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Thym, gingembre, miel ou tisanes… chacun y va de son secret de grand-mère pour soulager les symptômes grippaux. Mais que dit exactement la science sur l’efficacité de ces remèdes naturels contre la COVID-19 ?
« II y a énormément de choses pour lesquelles on constate des effets anti-inflammatoires, anti-infectieux, mais in vitro, dans des modèles de cellules animales », explique Sylvie Dodin, chercheuse clinicienne au CHU de Québec et spécialiste des approches non médicamenteuses. « Le transfert à l’humain est tellement compliqué, car il y a tellement d’interactions. »
Ainsi, les études qui prouvent que les traitements naturels soulagent « les symptômes grippaux » souffrent de plusieurs biais. Entre le rhume banal et la COVID-19 se déploie toute une myriade de symptômes et, bien souvent, ces maux s’atténuent d’eux-mêmes d’une journée à l’autre, brouillant l’établissement d’un lien clair entre un produit et la fin des symptômes.
Et surtout, aucune étude n’aborde directement la question de la COVID-19.
Néanmoins, il y a « de petites évidences » scientifiques concernant trois produits capables de soulager les malades, indique Sylvie Dodin.
Le zinc, d’abord, « semble diminuer d’une journée et demie la durée des symptômes », selon une revue systématique de la littérature. Par contre, ce supplément provoque des effets secondaires désagréables semblables à la nausée.
Ensuite, le miel a démontré ses propriétés antiseptiques dans trois études cliniques « de moyenne qualité », relève Mme Dodin. L’innocuité de ce sirop sucré en fait un produit naturel de choix.
Enfin, les extraits d’échinacée « semblent aussi donner une diminution de la durée des symptômes », selon une méta-analyse des études sur le sujet.
Pour le reste, l’effet placebo peut expliquer bien des rémissions. « L’effet placebo peut aller jusqu’à 30 % », souligne Mme Dodin. Pour qu’un produit naturel soit déclaré efficace, il faut donc qu’il soulage encore plus que cet effet placebo. « Une tisane, c’est réconfortant, mais est-ce que c’est mieux qu’une tasse d’eau chaude ? »
Comme le dit l’adage répété par Mme Dodin : « Sans traitement, la grippe dure sept jours. Avec traitement, la grippe dure une semaine. »
Prévenir plutôt que guérir
Des chercheurs québécois ont toutefois repéré une « sorte » de vitamine qui préviendrait carrément l’infection.
Le professeur Nabil Seidah, directeur de laboratoire à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, raconte au Devoir avoir « constaté de façon tout à fait inattendue » qu’avaler chaque jour un gramme de L-carnitine « diminue le risque que le virus vous infecte ».
Selon l’étude de son équipe publiée récemment, lorsque cette molécule de L-carnitine (un sous-produit animal) pénètre les cellules humaines, elle « diminue considérablement le nombre de récepteurs ACE2 » à la surface desdites cellules. Les récepteurs ACE2 agissent comme une porte d’entrée pour le virus dans nos cellules.
La L-carnitine « rentre dans la cellule et demande à la cellule de synthétiser moins ce récepteur-là », explique Nabil Seidah. « [La molécule] diminue le nombre de récepteurs en surface et diminue le risque que le virus vous infecte. »
La logique de cette étude implique que ce remède préventif pourrait s’appliquer aux autres coronavirus, car « la plupart des coronavirus ont un ACE2, mais ce n’est pas toujours le cas ».
La L-carnitine « se vend partout, au rayon des produits bios », mentionne M. Seidah.
Ce texte est tiré de notre infolettre « Le courrier du coronavirus » du 28 mars 2022. Pour vous abonner, cliquez ici.
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