Si les véhicules, les attaques de chats et les lignes de transmission ne les épargnent pas non plus, les collisions restent l’une des premières causes de mortalité chez les oiseaux dont les pertes se comptent par centaines de milliers chaque année. Il se peut ainsi que vous ayez déjà fait la désagréable et triste découverte d’un oiseau blessé, voire mort après s’être trop approché de votre fenêtre, de votre porte en verre ou de votre baie vitrée. Pour réduire la mortalité ornithologique et prendre soin de ces occupants du jardin dont le doux chant vous ravit, voici quelques conseils et astuces pour enfin savoir comment empêcher un oiseau de foncer tout droit sur vos vitres.
Avec quelques adaptations faciles pour les protéger des risques, les volatiles n’auront plus à craindre vos vérandas, vos verrières ou même la vitre qui donne sur vos espaces extérieurs.
Pourquoi y a-t-il des collisions et quels risques pour les oiseaux ?
Les vitres de nos fenêtres sont transparentes ou réfléchissantes. Elles représentent alors un véritable piège pour les oiseaux. En effet, elles reflètent le paysage environnant (les buissons et arbres extérieurs comme le reste de la végétation ou le ciel) ou laissent voir à travers des plantes d’intérieur ou des espaces lumineux à cause es lumières artificielles, ce qui leur donne l’illusion d’un passage possible. Et lorsqu’un oiseau vole à grande vitesse, il est souvent incapable de percevoir l’obstacle. Or, bien que très intelligents, les oiseaux, qui évoluent depuis des millions d’années, n’ont vu les vitres apparaître que très récemment dans leur environnement et n’ont donc pas encore su s’adapter. Pour ne rien arranger, en période de reproduction, il peut mal interpréter son reflet. Croyant voir un rival, il peut alors se montrer agressif et chercher à le chasser de son territoire, ce qui peut très mal se finir.
Certains animaux chanceux arrivent à se rétablir très vite, souvent après avoir été sonnés un petit moment. Ces collisions impressionnantes peuvent toutefois aussi provoquer des blessures graves (ailes ou pattes brisées, etc.) débilitantes, des commotions cérébrales, voire la mort immédiate de l’animal si le choc est vraiment très violent. Un destin tragique pour ces beaux chanteurs du jardin…
Crédits : iStock
Quels sont les oiseaux les plus concernés par les collisions ?
Les espèces les plus touchées incluent les oiseaux migrateurs et les espèces urbaines habituées à vivre près des habitations humaines. Les mésanges bleues et mésanges charbonnières, rouges-gorges, moineaux ou merles figurent parmi les victimes fréquentes. Toutefois, les pinsons, les hirondelles, les pics verts ou encore les épeiches sont d’autres exemples à risque. Les jeunes oiseaux moins expérimentés, qui n’ont pas encore appris à éviter ces dangers, sont aussi particulièrement vulnérables. Les bébés peuvent aussi mourir s’ils perdent leurs parents suite à une collision, faute de recevoir de la nourriture.
En raison de leur importance pour l’écosystème et la biodiversité (et tout simplement parce qu’on aime les entendre gazouiller au printemps !), il est donc essentiel de prendre des mesures de précaution pour éviter les collisions.
Alors, comment protéger les oiseaux des collisions ?
Repenser l’emplacement des mangeoires et des abreuvoirs
Crédits : iStock
Installez les mangeoires et points d’eau à une bonne distance des fenêtres pour limiter les risques que les animaux s’en approchent trop. Par ailleurs, évitez au maximum de placer des plantes d’intérieur près des fenêtres, car elles peuvent les attirer en simulant un perchoir ou une cachette. Enfin, pendant la période de nidification (de mars à fin septembre), ne taillez pas les haies afin de préserver leur habitat naturel et d’éviter de perturber leur comportement. Si vous n’avez pas d’autre choix, essayez de ne pas tailler trop court.
Rendre les fenêtres plus visibles
Crédits : iStock
Tout d’abord, envisagez la pose de rideaux dans des teintes claires que vous fermerez ou alors fermez vos stores ou volets, surtout dans les pièces ensoleillées. Ainsi, les oiseaux pourront mieux discerner le danger que représentent vos surfaces vitrées. Sinon, vous pouvez aussi envisager d’installer des moustiquaires. Cela peut notamment être une solution efficace et pratique, surtout en été où cela vous protégera aussi des intrusions de moustiques, de mouches et de guêpes indésirables.
Utiliser des dispositifs anti-collision
Crédits : iStock
Ici, la solution la plus facile, pratique et pas cher est l’utilisation de stickers anti-collision ou de bandes autocollantes. Ces autocollants spécifiques se placent directement sur les vitres pour alerter les oiseaux. Si possible, privilégiez des motifs variés et colorés, car les simples silhouettes noires de rapaces sont parfois insuffisantes, même si ce serait déjà beaucoup mieux que rien.
Il y a aussi la solution du liquide UV. invisible pour les humains, ce produit devient apparent aux yeux des oiseaux et leur signale l’obstacle. L’application est à renouveler environ tous les deux mois (les intempéries et lavages peuvent toutefois réduire ce délai). Enfin, vous pouvez vous tourner vers le verre teinté ou traité. Pour les projets professionnels ou les nouvelles constructions, opter pour des vitres de ce type ou encore opaques, nervurées ou inclinées pour réduire leur reflet peut en effet protéger durablement vos vitres comme les volatiles.
Comment bien réagir si un accident se produit malgré ces précautions ?
Crédits : iStock
Si, malgré toutes ces précautions, un oiseau heurte une vitre, il est important de réagir rapidement et avec soin. Surtout, ne l’attrapez jamais par une aile ou une patte, car vous risquez de le blesser ou de lui faire mal s’il porte déjà une blessure.
Pour limiter son stress, manipulez-le délicatement en le saisissant ailes repliées contre son corps, de préférence toujours avec des gants, et placez-le dans une boîte sombre et bien ventilée grâce à des trous d’aération. Laissez-le se reposer pendant un moment. Si l’oiseau semble avoir récupéré, relâchez-le doucement en extérieur. En revanche, si les blessures paraissent graves ou si l’oiseau ne reprend pas son envol après un court délai, contactez un centre de soins pour la faune sauvage, par exemple votre LPO locale qui saura vous conseiller et vous orienter.